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La Zone-Témoin du Trièves
Au début des années 1950, commençait pour l'agriculture du Trièves en général, et de notre commune en particulier, une période de mutations brève, mais marquante. Cette page donne quelques références, et présente des documents, extraits des cotes 3426W210 et 211 aux Archives Départementales de l'Isère.
Les plus âgés d'entre nous se souviennent que René Dumont (1904-2001)
a été le premier candidat en France à se présenter aux élections présidentielles sous l'étiquette « écologie ». C'était en 1974 : voir l'article de
S. Ollitrault (2012). Bien avant cela, il avait été professeur à l'Institut National Agronomique : voir W. Séjeau (2004) De 1946 à 1949, Dumont avait eu pour élève Philippe Richard (1924-2013), dont le mémoire de fin d'études portait sur l'agriculture du Trièves. Intéressé par le sujet, Dumont avait accepté l'invitation de Richard et avait séjourné dans le Trièves au cours de l'été 1951. Où exactement ? Il semble qu'il soit resté à la ferme de Villette, qui appartenait à l'époque aux beaux-parents de Richard. Pourtant le 23 août 1951, G. Raffin, qui est directeur des services agricoles, adresse sa réponse au rapport envoyé le 15 août, à « Monsieur DUMONT Professeur de l'institut agronomique
à CORNILLON-en-TRIEVES ». Le rapport de Dumont contient plusieurs allusions aux exploitations de Cornillon, et cite explicitement Maurice Martin dans la liste des dirigeants agricoles qui l'ont renseigné, sur la première page.
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Le rapport de René Dumont au Commissariat Général du Plan, a eu une conséquence directe : le choix des cantons de Clelles et Mens comme « Zone-Témoin », à partir de 1952. Cours d'agronomie et de gestion, crédits pour l'achat de matériel, démonstrations de machines : les initiatives se sont succédées pendant plusieurs années. Un bulletin des adhérents, « Le Paysan du Trièves dans la voie du progrès » a été régulièrement publié, et l'expérience a fait l'objet de plusieurs rapports. Tous ces documents ont été exploités par S. Brunier (2012), qui propose une analyse très fouillée de l'expérience. Pour ce qui est de Cornillon, une liste (probablement incomplète) des adhérents de la Zone-Témoin, parue dans Le Paysan du Trièves en 1953, mentionne Éloi PONCET, Maurice MARTIN, Louis TATIN, Fernand BAUP et André BERNARD. Dans une présentation de la Zone-Témoin en 1952, Cornillon apparaît avec 402 hectares de terres labourables dont 52 emblavés, 403 hectares de prairies naturelles pour un total de 75 vaches laitières, le tout réparti sur 24 exploitations.
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